Les 4 piliers de la restauration des écosystèmes pour des collectivités plus saines
21 avril 2022
21 avril 2022
La restauration des écosystèmes étant bénéfique pour les collectivités, nos axes d’amélioration sont l’eau et les terres, en particulier la résilience et les collectivités
Par Josh Running
Imaginez l’eau claire d’un joli ruisseau qui serpente au creux d’une forêt. De petites truites y abondent et des abeilles butinent les fleurs sauvages et les buissons qui le bordent.
Imaginez maintenant ce ruisseau transformé en un fossé rectiligne. L’eau est devenue brune en raison du ruissellement des eaux de pluie. Les truites ont disparu, et les buissons fleuris ont fait place à du béton et à des espèces invasives, peu attirantes pour les pollinisateurs.
Malheureusement, une telle destruction d’un écosystème est fréquente en Amérique du Nord. Les milieux naturels ont été pavés et des eaux polluées sont dirigées vers les cours d’eau. Il en résulte une hausse des inondations et du phénomène d’érosion, un déclin de la biodiversité et des pollinisateurs ainsi qu’une instabilité accrue des écosystèmes.
Aussi, les écosystèmes dégradés entraînent des coûts. Les inondations augmentent les coûts de réparation des infrastructures et font baisser la valeur des bâtiments. Et il en coûte plus cher chaque jour pour restaurer nos ressources en eau.
Heureusement, les événements comme le Jour de la terre contribuent à sensibiliser les collectivités à la valeur d’un environnement sain. Nous savons aujourd’hui que les collectivités connaissent de la prospérité quand les écosystèmes sont sains. Ceux-ci contribuent à assainir l’eau, à procurer un habitat pour les espèces aquatiques et à augmenter les populations de pollinisateurs nécessaires à notre production alimentaire. Nous savons que les écosystèmes sains aident à protéger les infrastructures contre les inondations et l’érosion, à accroître la valeur des bâtiments et à maintenir notre qualité de vie.
L’an dernier, l’Organisation des Nations Unies (ONU) a déclaré la décennie 2021-2030 « Décennie pour la restauration des écosystèmes ». Elle fait de la restauration des écosystèmes une priorité à l’échelle mondiale. L’ONU a annoncé l’objectif d’accélérer les efforts sur dix ans pour prévenir, interrompre et inverser la dégradation des écosystèmes à l’échelle mondiale. Des forêts et des milieux humides jusqu’aux montagnes et aux littoraux, et même dans nos villes, nous avons de nombreuses occasions de restaurer des écosystèmes. De plus, la restauration des écosystèmes contribue à plusieurs autres objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU, par exemple ceux en lien avec la vie terrestre, la vie aquatique, la lutte aux changements climatiques et la résilience des villes, ce qui favorise l’édification de collectivités durables.
En tant que scientifiques et ingénieurs, nous devons traiter tous les aspects. Chez Stantec, nous avons défini quatre piliers en matière de restauration des écosystèmes : l’eau, la terre, la résilience aux changements climatiques et les collectivités.
Voyons les liens entre ces piliers et comment ils bénéficient de la restauration des écosystèmes.
Les humains ne peuvent vivre sans eau, et celle-ci est essentielle au dynamisme des écosystèmes. Pour ces raisons, les océans, les rivières, les aquifères et les autres ressources en eau intérieures sont la grande priorité en matière de restauration. . Le fait d’investir de manière ciblée dans des projets de restauration d’écosystèmes qui entraînent la préservation des ressources en eau contribue directement à maintenir les collectivités locales ainsi que les ressources aquatiques de ces écosystèmes, ce qui s’inscrit dans l’ODD no 14 de l’ONU (vie aquatique). Il en est de même pour la restauration des littoraux, des estuaires et des récifs.
Si l’humanité peut restaurer et maintenir les ressources en eau, la qualité et les réserves de cette ressource augmenteront. Il est particulièrement important de lutter contre la crise actuelle mondiale de l’eau. Selon l’ONU, plus de deux milliards de personnes n’ont pas accès à des services d’eau potable gérés de manière ste-resiliency-restoring-function-process-following-a-river-disaûre. Par conséquent, le fait d’investir dans la restauration des ressources en eau favorise le maintien des approvisionnements et contribue à l’atteinte de l’ODD no 6 (eau propre et assainissement).
Mais il faut aussi lutter contre les effets des conditions météorologiques extrêmes et des fortes tempêtes. La restauration des écosystèmes permet d’accroître la résilience aux eaux de ruissellement et aux crues soudaines. Cela réduit les dommages aux rives et aux littoraux ainsi que les effets sur les habitats fauniques. Notre projet de restauration de la rivière Big Thompson au Colorado, réalisé avec la collaboration des résidents, en est un bon exemple, et s’inscrit dans l’ODD no 13 (mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques).
Il y a des raisons pour lesquelles l’eau est en tête de nos priorités associées à la restauration des écosystèmes : l’eau est une ressource vitale pour l’humanité, elle permet de relier les collectivités et elle nous nourrit tous.
Les terres sont une autre priorité importante en matière de restauration des écosystèmes. Notre avenir repose sur une réduction de la dégradation des terres et un accroissement de la biodiversité. Il est primordial de mettre l’emphase sur la protection des espèces indigènes vivant dans les prairies herbeuses, les montagnes, les milieux humides et les forêts. Le fait d’investir dans des projets de restauration des écosystèmes qui donnent lieu à une réduction de la dégradation des terres favorise l’atteinte de l’ODD no 15 de l’ONU (vie terrestre).
L’humanité bénéficie de la biodiversité. Nous retirons beaucoup d’avantages d’avoir des terres plus fertiles, des forêts plus abondantes et des réservoirs de carbone plus grands. La biodiversité procure des occasions récréatives et commerciales, et augmente l’esthétique de notre environnement naturel.
Les écosystèmes sains dans nos milieux peuvent agir comme zone tampon entre les environnements naturels et bâtis et contribuer à réduire l’érosion des sols et le ruissellement des eaux.
La restauration des milieux naturels concourt à l’amélioration de la qualité de vie des animaux et des personnes. Notre projet de restauration des écosystèmes de la réserve Deer Grove du comté Cook (Illinois), un territoire d’une superficie de 185 acres composé de chênaies, de ruisseaux, de milieux humides et de praires, fournit un excellent exemple d’un environnement sain et biodiversifié.
Les ressources hydriques sont la priorité en matière de restauration d’écosystèmes pour une raison particulière : l’eau est vitale pour l’humanité, elle nous relie et nous nourrit.
La restauration des écosystèmes diminue les risques et les effets liés aux changements climatiques. Lorsque nos efforts de restauration sont réalisés sous l’angle des changements climatiques, cela permet d’accroître la résilience aux inondations, aux sécheresses et aux incendies, et d’atténuer les effets d’autres événements météorologiques extrêmes.
Les écosystèmes servent aussi à capter du carbone présent dans l’atmosphère. Les écosystèmes sains contribuent directement à réduire le carbone, ce qui a le potentiel de réduire les effets du réchauffement climatique. . Ces deux bénéfices – protection naturelle et séquestration du carbone – participent à l’atteinte de l’ODD no 13 de l’ONU.
La restauration de certains écosystèmes peut aider à supprimer d’autres polluants présents dans les eaux et dans l’air. Agissant comme de puissants et vastes filtres, les écosystèmes sains recyclent de manière biologique les polluants de la planète. Plus un écosystème est sain, plus la résilience et la productivité de notre monde augmentent.
Les écosystèmes sont le fondement de la qualité de vie, peu importe l’endroit où l’on se trouve sur la planète. Sur le plan physique et mental, nous bénéficions tous d’un environnement sain, ce que vise l’ODD no 11 de l’ONU (villes et communautés durables).
L’accès à de l’eau potable et à des terres saines pour l’agriculture, et l’atténuation des effets des changements climatiques sont essentiels à notre subsistance.
Alors que l’étalement urbain se poursuit, les collectivités ont besoin d’espaces naturels où les citoyens peuvent faire de la randonnée et du vélo, nager et profiter de la beauté de la nature. Les parcs sont un refuge pour échapper à l’agitation de la vie urbaine. Citons en exemple le projet de restauration réalisé dans le cadre de l’agrandissement de la réserve Robinson à Bradenton (Floride) et celui de l’enlèvement du barrage de la 5e avenue à Columbus (Ohio).
Gardons à l’esprit que nous devons tous agir de manière responsable. Nous le devons à notre planète et à toutes les générations qui nous suivront. Nous pouvons accorder la priorité à la collaboration et à la sensibilisation.
Par la restauration des écosystèmes, nous pouvons espérer un avenir plus résilient et plus durable pour tous. Les efforts investis bénéficieront aux générations futures.
Traduction du blogue publié originalement sur le site Ideas de Stantec.
À propos des auteur :
Possédant plus de 20 ans d’expérience, Josh Running s’appuie sur ses connaissances approfondies pour restaurer les écosystèmes fortement dégradés et reconstituer des milieux stables et très diversifiés.